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Préface de Monsieur le Ministre

Chères amies et chers amis de la Coopération luxembourgeoise,

Même si nous espérions toutes et tous le contraire après 2020, nous devons constater que la pandémie Covid-19 a continué à impacter nos vies en 2021. La crise sanitaire a entraîné d’importantes détériorations en termes de pauvreté, d’accès à l’éducation, de crise alimentaire et de sécurité. Les populations dans les pays dits « les moins avancés » ont été les plus touchées par ces conséquences. Dans le cadre de notre travail, il était dès lors d’autant plus important de veiller à ce que la qualité de notre soutien à nos partenaires ne diminue pas, mais soit au contraire constamment adapté et amélioré. Notre objectif était et reste le même : ne laisser personne pour compte !

Afin d’être efficaces et d’avoir un impact réel, nous devons disposer des moyens adéquats, cela tant au niveau des ressources humaines et de l’expertise, qu’au niveau des budgets. En ce qui concerne les moyens financiers, nous avons connu une évolution positive en 2021. Après une réduction forcée d’environ 43 millions d’euros de l’enveloppe de l’aide publique au développement, due à la baisse du revenu national brut encourue en 2020, le montant des budgets que nous avons pu dédier à l’aide publique au développement a augmenté de nouveau en 2021. Au total, un montant net record de 456 millions d’euros a pu être consacré aux activités de la Coopération luxembourgeoise.

Cela nous a permis par exemple de renforcer notre soutien face à la pandémie Covid-19 et d’augmenter notre contribution à l’instrument de financement de la garantie de marché COVAX de 2 à 4 millions. Cet instrument permet à 92 économies à revenu faible et intermédiaire d’être fournies en doses de vaccin, financées par les donateurs. Dans ce même cadre, le Luxembourg s’est par ailleurs engagé à effectuer un don de plus de 600.000 doses de vaccins à travers le mécanisme COVAX. Ensemble avec le ministère de la Santé, la Coopération a également été active au niveau bilatéral en faisant entre autres un don de 56.000 doses d’AstraZeneca au Cap Vert, un don de ventilateurs à la Tunisie ou encore un don de réfrigérateurs de vaccins au Burkina Faso.

Or, outre la Covid-19, d’autres développements inquiétants ont eu lieu voire se sont aggravés au cours de l’année 2021. Force est de constater que dans de nombreux pays, la situation générale et les taux de pauvreté ne s’améliorent pas, bien au contraire. Ceci est le cas pour beaucoup de pays au Sahel, où la situation sécuritaire critique, l’impact du changement climatique, l’instabilité politique permanente, l’absence continue de l’État dans les zones rurales et la pression démographique sont des facteurs qui se conditionnent mutuellement et ont un impact majeur sur les conditions de vie des populations.

En ces temps incertains, je suis rassuré que nous pouvons compter sur nos partenaires fiables dans cette région. Lors d’une visite de travail en novembre, nous avons ainsi pu réaffirmer nos bonnes relations avec le Sénégal dans le cadre d’une Commission de partenariat. Celle-ci nous a permis de faire le point sur les réalisations des appuis luxembourgeois axées sur le secteur de la santé tout comme sur celui de la formation et de l’insertion professionnelles des jeunes. Le Niger est un autre partenaire de longue date de la Coopération luxembourgeoise dans la région du Sahel, avec des relations de coopération au développement qui datent de plus de 30 ans. Par la signature du 4ème Programme indicatif de Coopération (PIC) en 2021, qui constitue notre plus important PIC jusqu’à présent avec une enveloppe indicative de 144,5 millions d’euros, nous avons posé les jalons pour la poursuite de notre collaboration pour les années 2022 à 2026. Au vu de la situation au Sahel, il importera d’élargir et de diversifier notre assise en matière de coopération bilatérale en explorant des partenariats potentiels avec des pays en développement dans d’autres régions.

Au-delà des situations de conflit, nos interventions et les enjeux y liés sont de plus en plus impactés par la crise climatique. Le changement climatique constitue une réelle menace pour tous les aspects de notre société, et la science est unanime sur le fait que le phénomène ne cessera de s’aggraver à l’avenir si nous n’agissons pas. Nous avons donc une responsabilité claire à cet égard et devons repenser nos politiques et actions stratégiques de manière à mieux en faire bénéficier les personnes qui en ont le plus besoin. Nos priorités géographiques et thématiques restent pertinentes, mais l’objectif est d’atteindre un développement encore plus durable, plus résilient et plus inclusif.

C’est dans cette optique que nous avons élaboré une nouvelle stratégie Environnement et changement climatique en 2021. Celle-ci vise à placer d’ici 2030 toutes les activités de la Coopération dans une dynamique de développement durable, renouvelable et résilient. Ce changement de paradigme vers une approche plus durable est un processus long, mais urgent, et nous sommes fermement décidés à avancer sur cette voie !

En ligne avec la politique étrangère féministe du Luxembourg, l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes et des filles constituent d’autres thématiques prioritaires au cœur de nos enjeux de coopération. En général, mais notamment dans le contexte difficile lié à la pandémie, les jeunes filles et les femmes continuent à être particulièrement en proie à l’exclusion politique, sociale, économique ou liée au changement climatique. Il est donc d’autant plus important de défendre et de protéger leurs droits de manière durable. Nous avons ainsi élaboré une nouvelle stratégie Genre en 2021 qui souligne l’importance et l’urgence d’agir dans ce contexte. Celle-ci permet de définir les orientations, priorités et directives de la dimension genre à long terme et de favoriser son inclusion transversale dans toutes les activités de la Coopération luxembourgeoise.

Au niveau de notre action humanitaire, nous devons constater que 2021 était une année marquée par de nombreuses crises, avec les interventions humanitaires devenant de plus en plus nécessaires dans de nombreuses régions du monde. La guerre dans la région du Tigré, la situation au Yémen ou en Syrie, et la crise régionale des réfugiés au Moyen-Orient n’en sont que quelques exemples. Face aux nombreux défis, j’ai augmenté le budget pour l’aide humanitaire pour l’année 2022 afin que notre aide d’urgence puisse être encore plus efficace et conséquente. De plus, nous venons d’élaborer une nouvelle stratégie humanitaire, dans laquelle nous accordons une attention particulière à la promotion de l’innovation technologique et logistique, la transformation numérique avec le savoir-faire luxembourgeois, ainsi que le droit international humanitaire.

Dans le cadre de notre politique de coopération au développement, nous accordons en outre une importance particulière au système du multilatéralisme en réservant environ 30% du budget de l’aide publique au développement par an au soutien des programmes et projets des organisations multilatérales. Dans ce sens, l’année 2021 nous a permis de réitérer nos liens avec nos partenaires de longue durée, notamment à travers la signature de nouveaux accords de partenariat avec le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), le Fonds d’équipement des Nations unies (FENU), le Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et l’Unicef.

Quant à l’avenir de notre travail de coopération au développement, afin d’avoir le plus d’impact possible, l’innovation, la recherche et la modernisation joueront un rôle central. Tout en poursuivant notre coopération traditionnelle dans le domaine des services sociaux de base comme la santé, l’éducation ou l’accès à l’eau, notamment dans les pays les moins développés, nous mettrons davantage l’accent sur les mécanismes financiers innovants et les nouvelles technologies. Dans ces domaines, le Luxembourg est en mesure de fournir une contribution importante. Ainsi, nous pouvons nous baser sur un écosystème local dynamique et innovant dans le secteur des technologies de l’information et de la communication et, grâce à notre expertise dans ce vaste microsystème, le Luxembourg joue un rôle précurseur dans le domaine de la finance inclusive, qui contribue à la promotion d’une coopération au développement plus responsable par le biais d’instruments financiers innovants et inclusifs.

À bien des égards, nous pouvons constater que 2021 n’a pas été une année facile avec de nombreux défis – des défis que nous n’avons heureusement pas dû surmonter seuls ! Grâce à nos partenariats stables au niveau européen et international et grâce l’engagement de tous les acteurs de la Coopération, nous avons pu tirer le meilleur parti de l’année et faire en sorte que les conditions de vie de nombreuses personnes s’améliorent. J’en profite donc pour remercier toutes celles et tous ceux qui y ont contribué : les nombreuses ONG, dont le travail est indispensable pour atteindre les communautés et populations locales et renforcer la société civile sur place, tous les bénévoles et professionnels sur le terrain dans les crises humanitaires et dans les pays partenaires, les personnes réalisant nos activités depuis le siège au Luxembourg, nos partenaires du secteur privé et tous ceux et toutes celles qui, d’une manière ou d’une autre, soutiennent notre travail – sans votre courage et dévouement, nous n’aurions pas pu gérer l’année 2021 de manière aussi efficace! Je compte sur vous et votre engagement pour continuer à agir ensemble pour un meilleur avenir pour tous et toutes. Merci !