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Préface de Monsieur le Ministre

Chères amies et chers amis de la Coopération luxembourgeoise,

Après que la Covid-19 avait impacté toutes nos vies pendant plus de deux ans, avec de lourdes conséquences notamment pour les pays dits « les moins avancés », l’espoir de pouvoir surmonter rapidement les revers en matière de pauvreté, de nutrition, d’éducation et de sécurité dans le monde entier était grand. Or, depuis l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022, notre monde n’est plus le même. La guerre a encore aggravé les souffrances déjà importantes dans beaucoup de pays. L’extrême pauvreté a augmenté considérablement, tandis que la sécurité alimentaire s’est dégradée. Ces temps difficiles soulignent une fois de plus à quel point il est important d’être solidaires les uns avec les autres. C’est pourquoi je suis d’autant plus fier qu’en 2022, malgré les revers qu’elle a dû accepter dans ses actions, la Coopération luxembourgeoise ait continué à soutenir ses partenaires, tant sur le plan bilatéral que multilatéral.

Je suis très heureux que d’un point de vue financier, nous ayons disposé des moyens nécessaires en 2022 pour poursuivre notre soutien dans la lutte contre l’extrême pauvreté et en faveur d’un développement durable. Malgré l’impact économique de la guerre russe en Ukraine, l’aide publique au développement luxembourgeoise a dépassé en 2022 pour la première fois les 500 millions d’euros avec un montant de 503,87 millions d’euros. Le Luxembourg a ainsi de nouveau alloué un pour cent de son revenu national brut à l’aide publique au développement, ce qui fait du Grand-Duché le membre du Comité d’aide au développement de l’OCDE le plus généreux au regard de la taille de son économie, et ce pour une deuxième année consécutive. Il s’agit d’un effort dont nous pouvons être fiers – non seulement d’être les premiers, mais surtout parce que ce chiffre témoigne de notre engagement sans faille à ne laisser personne pour compte.

En 2022, en conséquence de la guerre en Ukraine, l’insécurité alimentaire a pris de l’ampleur dans le monde entier, en touchant notamment les populations déjà les plus vulnérables. Afin de répondre à cette crise, la Coopération luxembourgeoise a mobilisé plus de 80 millions d’euros pour appuyer des projets liés à l’agriculture, à l’agroécologie et au renforcement de l’approvisionnement alimentaire. Ainsi, le Luxembourg a consacré 16,5 % de son aide publique au développement à la lutte contre la faim, en visant à la fois à soulager la faim aiguë à travers son action humanitaire et à rendre les systèmes alimentaires suffisamment résilients à long terme à travers sa coopération au développement.

Or, la résurgence de l’insécurité alimentaire n’est pas la seule crise à laquelle la communauté internationale a dû faire face. Les conflits et le changement climatique continuent à avoir des impacts néfastes, en laissant des millions de personnes sans ressources et dans le besoin d’une assistance humanitaire. Des solutions d’urgence s’imposent et c’est dans cette optique que nous nous sommes donnés une nouvelle stratégie pour notre action humanitaire en 2022. Par le biais de celle-ci, nous nous engageons à consacrer au moins 15% de nos moyens financiers à des fins humanitaires et à apporter ainsi notre contribution à la lutte contre les nombreuses crises en cours. En 2022, nous avons su dédier un total de 87,6 millions d’euros à notre action humanitaire et nous prévoyons d’augmenter encore ce montant pour 2023.

Outre les efforts humanitaires, nous avons poursuivi nos activités de coopération au développement bilatérale, partie essentielle de nos interventions. Dans beaucoup de pays partenaires, nos relations de coopération furent d’ailleurs marquées par des situations difficiles, voire fragiles. Au Sahel, région d’intervention de la Coopération luxembourgeoise de longue date, on voit de manière extrême le résultat d’une conjonction de diverses crises, avec pour résultat une insécurité croissante. Au Burkina Faso, qui a subi deux coups d’Etat au cours de neuf mois, nous avons décidé de continuer à soutenir la population sur la base d’une stratégie de transition, tout comme au Mali. Le Sénégal et le Niger restent des pôles de stabilité dans la région. Avec le Niger, nous avons pu considérablement consolider nos relations de coopération au développement au cours des dernières années et nous sommes actuellement en train de mettre en œuvre notre Programme indicatif de coopération le plus important jusqu’à présent, avec une enveloppe indicative de 144,5 millions d’euros.

En Asie, nous continuons notre coopération avec la Mongolie et le Laos, où nous avons fêté respectivement 20 et 25 ans de relations de coopération au développement en 2022. Durant ces périodes, des progrès considérables ont pu être achevés, ce que j’ai pu constater de mes propres yeux lors de visites de travail dans les deux pays. Tandis que nos projets dans les domaines de la télémédecine et de la médecine cardio-vasculaire ont contribué largement à l’amélioration de la situation sanitaire de la population en Mongolie, nos interventions dans les domaines du développement rural, de la bonne gouvernance, de la santé et de la nutrition, ainsi que de l’emploi et de la formation professionnelle ont produit des résultats importants au Laos.

Afin de renforcer notre impact et de pouvoir apporter nos compétences dans d’autres contextes et domaines, nous sommes en train de diversifier nos relations de coopération en Afrique et en Amérique centrale. Dans ce contexte, les premières démarches ont été entamées en 2022 pour approfondir la coopération avec le Rwanda, le Bénin et le Costa Rica. Au Rwanda, un bureau de notre agence de coopération au développement, Lux-Development, a ainsi pu être ouvert en septembre, tandis qu’avec le Bénin, nous avons pu signer notre premier accord général de coopération en décembre.

Dans le cadre de notre coopération multilatérale, qui reste un élément fondamental de nos activités, de nouveaux partenariats ont également été réalisés en 2022. Ainsi, j’ai pu signer en juillet un premier accord-cadre avec ONU-Femmes pour les années 2023 à 2025. C’est un signe clair d’une collaboration encore plus étroite pour les droits et l’autonomie des femmes et filles dans le monde entier, s’inscrivant parfaitement dans la priorité de la Coopération luxembourgeoise de promouvoir l’égalité des genres dans toutes ses interventions.

La société civile, et donc en particulier les ONG, continuent à jouer un rôle très important dans notre coopération. Elles sont sur place, travaillent très étroitement avec les partenaires locaux et connaissent les besoins des gens. Or, elles n’étaient pas épargnées par les bouleversements mondiaux et la hausse des prix qui en découlait. Je suis donc particulièrement content que nous avons maintenu notre engagement et notre soutien aux ONG à un niveau très élevé, comme cela a déjà été le cas lors de la pandémie. Ainsi, nous avons veillé à ce que la flexibilité nécessaire puisse être utilisée dans les budgets des projets. De plus, nous avons apporté un soutien supplémentaire en relevant le plafond qui est pris en compte dans le calcul des frais administratifs de 14% à 15%.

Si notre travail de coopération au développement traditionnelle est important, et le restera, il est indispensable que nous évoluons sans cesse dans nos approches afin de pouvoir aborder les défis différemment et de contribuer à un monde plus résistant. Au Luxembourg, nous disposons d’une grande expertise dans les domaines de l’innovation, de la digitalisation et de la recherche - un potentiel, que nous pouvons et devons exploiter pour continuer à soutenir les efforts de coopération au développement et de l’action humanitaire. Concrètement, nous avons pu mettre nos atouts en matière de numérisation et de cyber sécurité au service de la communauté humanitaire avec l’inauguration de la première délégation du Comité international de la Croix-Rouge pour le cyberespace à Luxembourg en novembre 2022. C’est la première délégation de ce type dans le monde, et elle témoigne de la confiance que la communauté humanitaire internationale place dans le travail et les compétences de la Coopération luxembourgeoise.

Quand je parle de confiance, il me tient à cœur de souligner aussi l’excellent travail accompli par tous les acteurs de la Coopération luxembourgeoise pour notre cause commune, que ce soient nos nombreux partenaires, les agents de Lux-Development, les ONG, les bénévoles, ou mes collaborateurs au sein du ministère. Ce fut un vrai plaisir de les retrouver tous pour des échanges fructueux lors des Assises de la Coopération en décembre, qui, après une pause de deux ans à cause de la Covid-19, ont finalement pu avoir lieu de nouveau sous des conditions normales.

Pour finir, il ne me reste plus qu’à dire un grand merci à toutes celles et à tous ceux qui ont contribué à ce que nous puissions bien gérer une année 2022 difficile. Je remercie particulièrement celles et ceux qui sont sur le terrain dans des conditions difficiles, notamment de sécurité, et qui ne cessent d’aller de l’avant. Grâce à tous ces efforts, nous continuons, malgré les nombreux obstacles, à contribuer ensemble à un avenir meilleur et plus durable pour tous.