Niger

La pro­gram­ma­tion de la Coopéra­tion lux­em­bour­geoise était la plus élevée par­mi tous les pays parte­naires et le Niger était, à l’époque, le dernier parte­naire du Lux­em­bourg béné­fi­ciant d’une rel­a­tive stabilité. 

Les pro­grammes prévus par le PIC IV dans les domaines des ser­vices soci­aux de base (eau et assainisse­ment, habi­tat, nutri­tion, enseigne­ment de base), de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle et de l’emploi, des finances, ain­si que de la sécu­rité ali­men­taire ont démar­ré comme prévu et ont été lancés à Niamey le 3 févri­er 2023 en présence du Directeur de la Coopéra­tion au développe­ment et de l’Action human­i­taire. Un nou­veau cen­tre logis­tique de la Croix-Rouge nigéri­enne s’inscrit, avec un bud­get de 4,5 mil­lions d’euros sur trois ans (2023−2025), dans le nexus « human­i­taire-développe­ment » du PIC. Le Lux­em­bourg con­tin­ue ain­si à s’engager en faveur des com­mu­nautés déplacées, réfugiées, retournées ain­si qu’en faveur des hôtes vulnérables.

La 15^e Com­mis­sion de parte­nar­i­at avec le Niger s’est tenue le 4 juil­let 2023 au Lux­em­bourg, juste avant le coup d’Etat. Franz Fay­ot, min­istre de la Coopéra­tion et de l’Action human­i­taire, et Has­sou­mi Mas­soudou, min­istre des Affaires étrangères et de la coopéra­tion, ont effec­tué un bilan appro­fon­di de l’avancement des pro­grammes du PIC IV et ont échangé sur les grandes lignes stratégiques de la coopéra­tion entre les deux pays dans les années à venir. Il a été souligné en par­ti­c­uli­er qu’avec un bud­get de 148,6 mil­lions d’euros pour la péri­ode 2022 – 2026, le Niger occu­pait à l’époque la pre­mière place par­mi les pays parte­naires de la Coopéra­tion lux­em­bour­geoise. A la même occa­sion, les deux min­istres ont signé un avenant au Pro­to­cole d’accord relatif à l’appui au Dis­posi­tif de préven­tion et de ges­tion des crises ali­men­taires (DNPG­CA), majo­rant l’appui lux­em­bour­geois à 6,5 mil­lions d’euros pour la péri­ode de finance­ment 2022 – 2026, en réponse à la grave crise nutri­tion­nelle et ali­men­taire qui frappe le Sahel entier.

Le coup d’État du 26 juil­let 2023 a eu d’importantes impli­ca­tions sur les activ­ités de coopéra­tion au développe­ment au Niger. Les pro­grammes bilatéraux mis en œuvre par LuxDev et l’ONG ADA ont été sus­pendus à la suite du change­ment d’ordre non-con­sti­tu­tion­nel. Cette sus­pen­sion s’est traduite par l’arrêt des verse­ments de nou­veaux fonds, le retrait de l’assistance tech­nique mise à la dis­po­si­tion des autorités cen­trales et décen­tral­isées, ain­si que la sus­pen­sion des activ­ités mis­es en œuvre dans tous les pro­grammes. Afin de réduire les risques fidu­ci­aires, un dis­posi­tif de suivi a été mis en place par LuxDev. 

Les pro­grammes mul­ti­latéraux, human­i­taires et de sou­tien à la société civile ont con­tin­ué à être mis en œuvre dans des con­di­tions de plus en plus com­plex­es. Sur le plan mul­ti­latéral, les sou­tiens prévus au Pro­gramme ali­men­taire mon­di­al (PAM) pour appuy­er les can­tines sco­laires ain­si qu’au Fonds des nations unis pour la pop­u­la­tion (FNU­AP) pour appuy­er les droits et la san­té repro­duc­tives ont con­tin­ué comme prévu. 

Sur le plan human­i­taire, le Lux­em­bourg a soutenu des pro­jets d’acteurs human­i­taires inter­na­tionaux, mul­ti­latéraux et non-gou­verne­men­taux pour une enveloppe glob­ale de 7,3 mil­lions d’euros en 2023. Dans le con­texte du coup d’Etat, l’approvisionnement human­i­taire est devenu de plus en plus com­plexe, en rai­son notam­ment des sanc­tions imposées au Niger par la CEDEAO, mais aus­si des restric­tions imposées par les autorités de fait du Niger. 

En 2023, sept ONG de développe­ment lux­em­bour­geois­es ont tra­vail­lé au Niger dans les secteurs agri­coles, la poli­tique de la ges­tion admin­is­tra­tive, la for­ma­tion du per­son­nel de san­té, l’assainissement, la nutri­tion de base, l’éducation san­i­taire, l’aide pluri­sec­to­rielle pour les ser­vices soci­aux de base, les inter­mé­di­aires financiers dans le secteur formel et informel, l’éducation, les équipements sco­laires, et la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle. Mal­gré le coup d’Etat, la mise en œuvre de leurs activ­ités a con­tin­ué en 2023.