Les organisations non gouvernementales
La Coopération luxembourgeoise accorde une importance majeure au rôle et aux activités des organisations non gouvernementales de développement (ONGD), qui en tant que représentantes de la société civile agissent comme un pont entre les populations locales et les acteurs internationaux en défendant les droits des communautés. En 2024, 90 associations sans but lucratif ou fondations disposaient de l’agrément du ministère qui leur confère le statut d’ONGD et les rend éligibles aux subsides du ministère.
Au cours de l’année 2024, 23 accords-cadres et 91 projets de développement ont été cofinancés dans les pays du Sud. En matière de sensibilisation et d’éducation au développement (SENS/ED) au Luxembourg, 15 accords-cadres et pluriannuels (2022-2024) et 11 projets annuels ont bénéficié de subsides du ministère. De plus, 2 mandats SENS/ED pluriannuels ont été financés : la campagne « Rethink Your Clothes » et le CITIM (Centre d’Information Tiers Monde).
En 2024, le ministère a décidé de revoir ses modalités de coopération avec les ONGD dans le domaine de la SENS/ED. Dans le prolongement des mesures adoptées en 2023, qui visaient déjà à renforcer l’impact des actions – notamment en allongeant la durée des accords-cadres, en harmonisant les taux de cofinancement, en rendant éligible au cofinancement les déplacements professionnels autres que les visites de terrain, et en élaborant une méthodologie spécifique au secteur SENS/ED – le ministère s’engage dans une nouvelle étape aux côtés des ONGD. Cette démarche vise à approfondir la mesure d’impact en remplaçant les appels à propositions de projets par une collaboration renforcée entre les ONGD.
Dans le cadre de son rapport d’évaluation mutuelle de 2023, le Groupe d’Action Financière (GAFI) a souligné que le Ministère devait (i) développer et mettre en œuvre des procédures pour appliquer une approche basée sur le risque pour superviser le secteur des ONGD, et (ii) entreprendre une sensibilisation systématique du secteur pour améliorer la compréhension du risque de fraude, détournement de fonds, blanchiment d’argent, financement du terrorisme, ou tout autre activité illégale liée à l’utilisation de fonds provenant du Ministère.
En réponse aux conclusions du rapport et plus particulièrement à la recommandation 8, le Ministère a conçu un outil permettant d’adopter une approche basée sur les risques pour les ONGD agréées. Cet outil vise à garantir une supervision proportionnée et à mettre en place des mesures d’atténuation adaptées. La recommandation 8 a pour objectif de garantir que les organisations à but non lucratifs (OBNL) ne soient pas exploitées par des organisations terroristes cherchant à (i) se présenter comme des entités légitimes ; (ii) exploiter les OBNL à des fins de financement du terrorisme, y compris pour éviter les mesures visant le gel des biens ; et (iii) dissimuler ou opacifier le détournement clandestin de fonds destinés à des fins légitimes mais détournés vers des objectifs terroristes.
Enfin, en 2024, en concertation avec le Cercle de Coopération des ONGD du Luxembourg, le ministère a lancé un autoguide sur la Charte de lutte contre le harcèlement, l’exploitation et les abus sexuels. Pour accompagner cette initiative, une session de lancement et d’information a été organisée en collaboration avec le Cercle de Coopération des ONGD, à l’occasion de la publication du guide sur les sites internet du Ministère et du Cercle de Coopération des ONGD. À l’issue de l’utilisation du guide, les ONGD ont passé un test de connaissances, dont la réussite, attestée par un certificat, constitue une condition indispensable au maintien de leur agrément ministériel.
Avec la cessation des activités de la Fondation Caritas Luxembourg (FCL), le Luxembourg perd un partenaire important agissant tant dans le domaine humanitaire que celui de la coopération. Dans le cadre de l’action humanitaire, FCL était bien implantée dans des pays comme l’Ukraine, le Soudan du Sud, la Syrie et expert dans des thématiques clés comme la sécurité alimentaire. Pour ce qui est de la coopération, FCL était un partenaire-clé au Mali, au Laos et au Kosovo.
Après des discussions avec des représentants de la FCL, le ministère a décidé de soutenir quatre partenaires locaux de la FCL en Moldavie, au Kosovo, en Turquie et au Mali avec un montant total de 541.357 euros. En 2025, le Luxembourg soutiendra la Caritas néerlandaise, Stichting Cordaid, avec 1.082.570 euros, permettant de financer le fonctionnement des établissements de santé au Soudan du Sud et d’élaborer une stratégie de sortie afin de clôturer le projet en question.
Côté bilatéral, LuxDev assurera la continuité du projet de réduction des risques de catastrophes situé au Laos, financé à hauteur d’environ
1,25 million d’euros sur une période de trois ans. Quant au Mali, LuxDev travaille à présent avec Caritas Suisse qui assurera la poursuite d’actions essentielles à l’atteinte des résultats tel qu’initialement prévus, sur base du budget non versée (289.229 euros).
Caritas a également joué un rôle actif au Luxembourg dans le domaine de la sensibilisation et de l’éducation au développement, à travers deux programmes pluriannuels pour la période 2022-2024. L’un d’eux, la campagne « Rethink Your Clothes », était menée en partenariat avec l’ONG Fairtrade Lëtzebuerg, qui en a repris la gestion et élargi ses actions afin de garantir la continuité et la cohérence du programme. Parmi les réalisations de cette campagne, le centre « Lët’z Refashion », dédié à la mode durable,
a été repris par HUT (« Hëllef um Terrain » – la nouvelle entité qui reprend les activités de la FCL au Luxembourg) et bénéficiera à l’avenir
du soutien de nouveaux bailleurs, ce qui illustre la pérennité des actions engagées dans le cadre de « Rethink Your Clothes ».