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Préface de Monsieur le Ministre

Chères amies et chers amis de la Coopération luxembourgeoise,

J’ai l’honneur de vous présenter le rapport annuel 2024 de la Coopération luxembourgeoise. Dans un monde en constante évolution, notre coopération et notre action humanitaire font face à de nombreux défis auxquels elles doivent s’adapter. Les activités présentées dans ce rapport témoignent de l’engagement continu du Luxembourg en tant que partenaire fiable dans les domaines de la coopération et de l’action humanitaire.

L’année 2024 a été marquée par les conflits au Proche-Orient, au Soudan et en Ukraine. A cela s’ajoute la problématique persistante de la sécurité alimentaire qui affecte particulièrement les pays déjà dévastés par des conflits ou des catastrophes naturelles. Sur ce fond, le Luxembourg a assumé de juillet 2023 à juin 2024 la présidence du Groupe de soutien des donateurs d’OCHA (ODSG). Un accent particulier a été mis sur la réponse humanitaire face au changement climatique et aux déplacements internes, ainsi que sur la gestion des risques dans des contextes fragiles. Près de 96 millions d’euros ont été dédiés aux interventions humanitaires en 2024 par le Luxembourg, 17 % de l’aide publique au développement.

En ce qui concerne notre coopération bilatérale, la prise de pouvoir par les juntes militaires dans la région centrale du Sahel m’a amené à la décision fin 2023 de ne pas prolonger nos programmes bilatéraux au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Les partenariats dans le cadre de l’aide au développement reposent sur les piliers de la bonne gouvernance et sur un socle de valeurs communes, telles que la démocratie, l’État de droit et le respect des droits humains. Nous arrivons ainsi à la fin de plus de 30 ans de coopération bilatérale avec ces 3 pays, tandis que les besoins auprès des populations persistent. Cependant, nous restons actifs dans cette région par d’autres canaux, tels que les agences multilatérales et onusiennes, les ONGs ou encore d’autres bailleurs bilatéraux. En ce qui concerne le Sénégal, nous continuons à dialoguer avec les autorités sur un mécanisme de règlement de différends, notamment relatif à l’évolution de la situation des droits humains.

Face à ces changements, l’identification de nouveaux partenaires a continué en 2024, tout comme la poursuite du développement des relations avec les partenaires identifiés. Ainsi, j’ai signé en mars la feuille de route pour la coopération entre le Luxembourg et le Bénin et j’ai inauguré notre ambassade à Cotonou. En septembre, j’ai signé l’Accord général de coopération entre le Luxembourg et le Togo avec mon homologue Robert Dussey.

Alors que l’Ukraine a continué de subir les conséquences de la guerre d’agression russe, la Coopération luxembourgeoise a redoublé d’efforts dans son soutien humanitaire au pays. Dans ce cadre, un accord de coopération technique et financière avec l’Ukraine a été signé le 19 mars. Le déminage humanitaire en Ukraine me tient particulièrement à cœur. Le 9 décembre, j’ai participé à une cérémonie de remise de 110 sets de déminage à l’Ukraine. L’Ukraine pourra continuer à compter sur notre soutien.

Les organisations de l’ONU ont pour mandat de garantir des valeurs et des normes universelles dans tous les pays, mais le multilatéralisme est actuellement attaqué dans son ensemble, et la santé mondiale en particulier. Bien que l’Europe et le reste de la communauté internationale soient dans l’incapacité de combler le déficit de financement laissé par le retrait ou la coupe des financements par les Etats-Unis, notre engagement en faveur du multilatéralisme et des Objectifs de développement durable demeure essentiel. C’est pourquoi nous avons signé en 2024 notre premier cadre de partenariat stratégique pluriannuel avec un budget de 6 millions d’euros sur quatre ans avec le Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, ainsi qu’un nouveau cadre de partenariat stratégique pour la période 2025-2028 d’un montant de 46,5 millions d’euros avec l’Organisation mondiale de la santé. Ce dernier accord vise à soutenir les réformes en cours depuis plusieurs années pour renforcer le système multilatéral de la santé mondiale. Nous continuons à réserver chaque année environ 30 % de notre aide publique au développement aux programmes et projets des organisations multilatérales.

L’année 2024 a également été marquée par un important détournement d’argent au sein de la Fondation Caritas, qui a secoué l’ensemble du secteur des ONGD. Etant donné que Caritas était un partenaire de longue date, notamment dans le domaine de l’aide humanitaire, nous regrettons fortement la perte de son service international. Je tiens à remercier toute l’équipe pour son engagement tout au long de ces années, y inclus pour la clôture en bonne et due forme des projets arrivant à leur terme et la passation des projets prolongés, au moins temporairement, aux nouveaux partenaires. Les ONGD luxembourgeoises constituent un pilier essentiel de notre coopération au développement. Elles mettent en œuvre 15 % de notre aide publique au développement et s’engagent activement sur le terrain, y compris dans des pays où nous n’avons pas de présence directe. Elles connaissent parfaitement les besoins des populations les plus vulnérables et savent comment les accompagner vers un développement durable. En 2024, le ministère a ainsi cofinancé 91 projets d’ONGD, auxquels s’ajoutent 23 accords-cadres pluriannuels.

En 2024, le Luxembourg a fait l’objet d’une « Revue par les pairs » dans le cadre du Comité d’aide au développement, organe de l’OCDE dont les membres se réunissent pour discuter des meilleures pratiques en matière de mise en œuvre des projets d’aide au développement, mais aussi pour évaluer si les normes communes ont été respectées, et analyser la répartition des fonds alloués. Ce rapport a été présenté en 2025 et met en lumière non seulement l’ampleur de l’aide apportée par le Luxembourg, mais aussi ses spécificités : dons exclusifs sans contrepartie économique, ciblant la lutte contre l’extrême pauvreté dans les pays les moins développés. Avec un montant total de 551,70 millions d’euros, le Luxembourg a continué d’allouer près de 1 % du revenu national brut à l’aide publique au développement en 2024, un engagement auquel nous tenons depuis 2009.

Le Luxembourg reste un partenaire engagé et fiable à l’échelle mondiale, et ses actions dans le domaine de la coopération et de l’aide humanitaire en sont une illustration concrète au quotidien. Je tiens à remercier toutes celles et tous ceux qui réalisent ces activités, en particulier les acteurs sur le terrain. C’est grâce à eux que nous pouvons continuer à investir dans les personnes et faire épanouir des communautés pour créer un avenir prospère.