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Préface du Ministre de la coopération et de l’action humanitaire

Chères lec­tri­ces, chers lecteurs,
Chères amies et chers amis de la Coopéra­tion luxembourgeoise,

Il est dif­fi­cile de saisir com­bi­en le monde a changé depuis que j’ai repris le départe­ment min­istériel de la Coopéra­tion au développe­ment et de l’Ac­tion human­i­taire en févri­er 2020. La crise du COVID-19 a un impact sur tout ce que nous faisons et sur la manière dont nous vivons et agis­sons. Beau­coup d’inconnues per­sis­tent tou­jours sur la nature exacte du virus, sur l’envergure de son impact direct sur la san­té, tout comme sur les con­séquences socio-économiques qui affectent les pop­u­la­tions partout dans le monde et par­ti­c­ulière­ment les plus dému­nis. Deux cer­ti­tudes per­sis­tent cepen­dant : notre action de coopéra­tion et d’action human­i­taire est plus impor­tante et plus urgente que jamais et seule une action col­lec­tive, motivée par une sol­i­dar­ité inter­na­tionale, per­me­t­tra de répon­dre de manière effi­cace à cette pandémie glob­ale. Le Lux­em­bourg a pris les mesures néces­saires pour œuvr­er en ce sens.

En 2019, le nou­veau gou­verne­ment a main­tenu les grands principes de la poli­tique de coopéra­tion au développe­ment et de l’action human­i­taire lux­em­bour­geoise. Ils restent val­ables, même en temps de crise. Notre engage­ment se décline à par­tir des 17 Objec­tifs de Développe­ment Durable et con­tin­ue à se focalis­er sur les ser­vices soci­aux de base, l’intégration socio-économique des femmes et des jeunes, la crois­sance durable et la gou­ver­nance inclu­sive. Dans un con­texte inter­na­tion­al dif­fi­cile, mar­qué par une insta­bil­ité et insécu­rité crois­sante dans bon nom­bre de nos pays parte­naires, la Coopéra­tion lux­em­bour­geoise a su main­tenir son action soutenue et son impact con­cret sur le ter­rain, en mis­ant sur des solu­tions inno­vantes et des parte­nar­i­ats mul­ti-acteurs, inclu­ant notam­ment le secteur privé et la société civile. 

Tout en main­tenant nos objec­tifs globaux, une mod­erni­sa­tion de notre action a été ini­tiée l’année dernière et j’aimerais ici remerci­er mon prédécesseur, Madame Paulette Lenert, qui a lais­sé ses empreintes à la Direc­tion de la coopéra­tion au développe­ment et de l’action human­i­taire après une année de man­dat. Le Lux­em­bourg a ain­si pu rejoin­dre l’initiative européenne « Digital4Development Hub » qui a pour objec­tif de pro­mou­voir une approche européenne extérieure cohérente en matière de coopéra­tion numérique. Le savoir-faire des acteurs lux­em­bour­geois de l’innovation numérique, avant tout dans le domaine de la recher­ché et du secteur privé, pour­ra utile­ment con­tribuer au développe­ment de solu­tions numériques inno­vantes, notam­ment en Afrique.

Dans le même état d’esprit, un proces­sus d’évolution des tra­di­tion­nelles rela­tions de coopéra­tion au développe­ment avec les pays parte­naires pri­or­i­taires a pu être ini­tié, vers une « approche-pays » plus cohérente et prenant en compte les actions d’autres ressorts, tels que le min­istère de l’Environnement, du Cli­mat et du Développe­ment durable ou le min­istère des Finances. J’ai ain­si pu sign­er cette année le pre­mier Pro­gramme « Développe­ment-Cli­mat-Energie » avec le Cabo Verde.

L’inclusion des gen­res et une prise en compte accrue des femmes a par ailleurs été un fil rouge dans le cadre des actions soutenues en 2019. Que ce soit au Bangladesh pour ren­forcer le rôle des femmes dans leurs com­mu­nautés, au Niger pour pro­mou­voir la sco­lar­i­sa­tion des filles dans les écoles, ou encore au Burk­i­na Faso pour garan­tir l’accès au micro­crédit à des femmes, leur per­me­t­tant d’avoir un stand au marché local. La Coopéra­tion lux­em­bour­geoise a en out­ré été le pre­mier bailleur à annon­cer une con­tri­bu­tion de taille au pro­jet de l’hôpital Panzi du Dr Muk­wege, lau­réat du prix Nobel de la paix, en République démoc­ra­tique du Con­go. Cet hôpi­tal vise à dévelop­per une approche holis­tique de prise en charge de vic­times de vio­ls comme crime de guerre.

Bön nom­bre de ces actions ont été réal­isées en col­lab­o­ra­tion avec des organ­i­sa­tions non gou­verne­men­tales (ONG) et j’aimerais soulign­er leur impor­tance au sein de la Coopéra­tion lux­em­bour­geoise, dont ils ont sou­vent été les ini­ti­a­teurs. Nous avons ain­si célébré en 2019 les 40 ans du Cer­cle de Coopéra­tion, le cinquan­te­naire de l’ASTM et les 25 ans de ADA, pour né nom­mer que ceux-là. Pas moins de 26 accords-cadres et 74 pro­jets ont été cofi­nancés l’année dernière et plusieurs vis­ites de ter­rain ont pu illus­tr­er le rôle cru­cial des ONG, notam­ment dans des régions frag­ilisées par des con­flits. La respon­s­abil­ité et le devoir de dili­gence des ONG envers leurs col­lab­o­ra­teurs et béné­fi­ci­aires ont par ailleurs pu être ren­for­cés, par le biais de l’éligibilité de frais relat­ifs aux activ­ités préven­tives en matière de sécu­rité d’une part, et de l’élaboration con­jointe avec le Cer­cle des ONG d’une charte con­tre le har­cèle­ment, l’exploitation et les abus sex­uels d’autre part.

En par­courant ce rap­port, vous noterez que notre Coopéra­tion garde son focus sur l’Afrique et le Sahel tout par­ti­c­ulière­ment. Le Lux­em­bourg y est devenu un acteur de taille et assume le rôle de chef de file européen dans plusieurs pays parte­naires dans les secteurs de la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle (Séné­gal, Mali et bien­tôt de nou­veau au Burk­i­na Faso) et de l’eau et de l’assainissement (Niger). L’organisation de la Semaine Africaine de la Micro­fi­nance qui a rassem­blé plus de 800 par­tic­i­pants en octo­bre à Oua­gadougou était un autre franc suc­cès de notre coopéra­tion dans cette région aux défis mul­ti­ples. Évolu­ant dans le con­texte dif­fi­cile du triple nexus développe­ment-human­i­taire-paix, un accent par­ti­c­uli­er est par ailleurs mis sur le respect des droits de l’homme et du droit human­i­taire international.

Le Lux­em­bourg reste un acteur très engagé dans le domaine de l’action human­i­taire qui fait face à de nom­breux défis. Une auto-éval­u­a­tion et la mise à jour de notre stratégie d’aide human­i­taire ont ain­si été entamées en 2019 et nous avons rejoint l’initiative HQAI (Human­i­tar­i­an Qual­i­ty Assur­ance Ini­tia­tive). Nous avons égale­ment soutenu l’élaboration et la pub­li­ca­tion des lignes direc­tri­ces con­cer­nant l’in­clu­sion des per­son­nes hand­i­capées dans l’ac­tion humanitaire.

Au niveau opéra­tionnel, notre pro­gramme Emer​gency​.lu a été cer­ti­fié comme capac­ité de la réserve européenne de pro­tec­tion civile (Euro­pean Civ­il Pro­tec­tion Pool). Celle-ci a été créée pour ren­forcer la coopéra­tion européenne en matière de pro­tec­tion civile et per­me­t­tre une réac­tion européenne plus rapi­de, mieux coor­don­née et plus effi­cace en cas de cat­a­stro­phe naturelle ou d’origine humaine. En 2019, notre mod­ule a été activé par le cen­tre de crise européen, le Emer­gency Response Coor­di­na­tion Cen­tre (ERCC)” et déployé pour appuy­er la réponse human­i­taire aux oura­gans au Mozam­bique et aux Bahamas.

Je né saurai relever dans cette intro­duc­tion tous les pro­grès qui ont été réal­isés l’année dernière dans de nom­breux domaines, mais j’aimerais soulign­er que la rapid­ité et l’ampleur des mesures pris­es pour attein­dre les objec­tifs de développe­ment durable demeurent insuff­isantes au niveau glob­al. Le début de l’année 2020 a été mar­qué par la crise du COVID-19, mais elle mar­que aus­si le début de la décen­nie d’action pour attein­dre les ODD d’ici 2030. Des efforts auda­cieux seront néces­saires aux niveaux mon­di­al, local et indi­vidu­el pour attein­dre ces objec­tifs et met­tre fin à la pau­vreté, préserv­er notre planète et bâtir un monde pacifique.

J’aimerais remerci­er en ce lieu tous les col­lab­o­ra­teurs de la Coopéra­tion lux­em­bour­geoise qui œuvrent en ce sens, tout comme les bénév­oles et pro­fes­sion­nels des ONG qui font un tra­vail remar­quable. Ensem­ble, nous trou­verons des solu­tions durables pour relever les défis de la pau­vreté, de l’égalité des sex­es et du change­ment climatique.