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L’agenda 2024 a été dominé par l’évaluation et puis la révision à mi-parcours de l’instrument de financement des actions extérieures NDICI – l’Europe dans le monde (« Global Europe »). Dans ses conclusions sur l’évaluation à mi-parcours de l’instrument, le Conseil constate que l’instrument est globalement adapté à sa finalité. Le Luxembourg a souligné l’importance d’atteindre les objectifs fixés notamment en matière climatique et de genre, ainsi que d’un reporting qualitatif et de procédures simples et transparentes afin de faciliter une coopération efficace. La révision à mi-parcours du NDICI a finalement abouti à une coupe au prorata des enveloppes géographiques et thématiques programmables, répercutée de manière différenciée sur la programmation budgétaire 2025-2027 des pays partenaires. Parmi les principales implications de cette révision, on notera la création d’un budget dédié aux « Actions dans les pays à contexte complexe » afin d’assurer une flexibilité accrue de l’engagement européen et de compenser la suppression des programmes pluriannuels pour le Burkina Faso, Mali, Niger, et l’Iran, ainsi qu’une tendance globale à la régionalisation des fonds, notamment au travers du lancement d’enveloppes d’investissements, censées faciliter la mise en œuvre de la stratégie « Global Gateway ». Sur initiative conjointe du Luxembourg, de la France, de l’Allemagne et de la Belgique, 14 Etats membres ont signé une déclaration réaffirmant l’importance d’atteindre à la fin du cycle budgétaire le montant plancher alloué par le Règlement NDICI à l’Afrique subsaharienne, ainsi que le maintien des Pays les moins avancés en tant que groupe prioritaire de l’aide au développement de l’UE.

Le suivi de la mise en œuvre de la stratégie Global Gateway a été l’une des autres priorités du Conseil. Une liste de 50 projets phares a été adoptée, parmi lesquels figure le projet bilatéral luxembourgeois « Skills for tourism and forestry » (STAF) au Laos, co-financé par l’Union européenne et la Suisse. Les négociations des premières conclusions du Conseil sur le « Global Gateway », débutées sous présidence hongroise et ayant donné lieu à de nombreux échanges sur la portée et le rôle de cette stratégie dans l’échiquier des outils de politiques extérieures de l’UE, devraient finalement aboutir en 2025. Le Luxembourg plaide pour une approche pragmatique adaptée aux besoins des populations locales, au contexte politique ainsi qu’à la maturité des marchés, appelant à une analyse au cas par cas. Dans ce contexte, le Luxembourg a continué de pousser pour une meilleure prise en compte des défis de l’implication des PMEs dans la mise en œuvre de la stratégie « Global Gateway » ainsi que la création de partenariats durables entre le secteur privé européen et celui de nos pays partenaires, notamment dans les domaines à haute valeur ajoutée pour le Luxembourg.

Après la forte impulsion donnée par la présidence espagnole à la triple transition sociale, verte et numérique en 2023, la présidence belge s’est concentrée sur l’importance des partenariats mutuellement bénéfiques, avec le développement humain au cœur de ses préoccupations, notamment au travers de l’adoption de conclusions du Conseil sur la Santé Globale ou bien l’organisation d’une Conférence de haut niveau y afférente. Le Luxembourg a par ailleurs été invité par la Commission à partager son expérience de longue date en matière de mécanismes de financement innovants dans le cadre de la Réunion des Directeurs pour le Développement humain en octobre 2024.

Face aux multiples enjeux et à la détérioration de la situation au Sahel, des lignes directrices sur l’engagement de l’UE en matière de coopération au développement dans des contextes politiquement contraints ont été adoptées en juin au sein du groupe de travail CODEV – une initiative saluée par le Luxembourg. Ces principes réaffirment la volonté des Etats membres de maintenir une présence « Team Europe » qui soit flexible, coordonnée et opérationnelle, en faveur des populations locales tout en veillant à ne pas légitimer les autorités inconstitutionnelles.

Enfin, le Conseil a adopté des nouvelles conclusions sur la sécurité alimentaire et la nutrition, dans le cadre desquelles le Luxembourg s’est engagé en faveur d’une approche holistique de la transformation des systèmes alimentaires ainsi que de la mise en œuvre effective du nexus Humanitaire-Développement-Paix. De surcroît, le Conseil a adopté ses conclusions sur le rapport spécial de la Cour de comptes européenne sur l’Alliance mondiale contre le changement climatique et sur le rapport spécial de la Cour des comptes européenne sur le Fonds fiduciaire d’urgence de l’UE pour l’Afrique.

Du point de vue humanitaire, l’année 2024 a été marquée par un mépris total du Droit International Humanitaire, une crise mondiale de la faim en aggravation, une instabilité économique, des chocs climatiques récurrents et une montée des tensions géopolitiques. Ces dynamiques interdépendantes ont considérablement amplifié la vulnérabilité des populations déjà fragilisées à travers le monde, alors que la communauté internationale n’a été en mesure de répondre qu’à 43 % des besoins humanitaires identifiés. C’est dans ce contexte de besoins humanitaires croissants, de réalités géopolitiques en mutation et de rétrécissement de l’espace humanitaire que s’est tenue la troisième édition du Forum Humanitaire Européen, en présence du ministre de la Coopération au développement et de l’Action humanitaire, Xavier Bettel. Le Luxembourg, fervent défenseur du maintien d’un objectif d’aide publique au développement (APD) de 1 % de son Revenu National Brut, s’est engagé à continuer à consacrer 15 % de cette APD aux opérations humanitaires. Comme la plupart des États membres de l’UE, le Luxembourg a poursuivi son engagement face aux situations humanitaires catastrophiques à Gaza et en Ukraine, tout en restant attentif à d’autres crises humanitaires prolongées et alarmantes, telles que celles au Soudan, au Sahel, en Syrie et en République Démocratique du Congo. Cet engagement continu s’est notamment manifesté par les nombreuses promesses du Luxembourg lors des Conférences de financement tout au long de l’année 2024, concernant entre autres l’Ukraine, Gaza, le
Liban, le Sahel, le Soudan et l’Éthiopie.

Face à un mépris total du droit international humanitaire et à l’insuffisance de protection accordée aux travailleurs humanitaires, la 34e Conférence international du Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a permis au Luxembourg de réaffirmer de manière claire et sans équivoque, la pertinence et l’indispensabilité du droit international humanitaire tout en renouvelant son engagement aux côtés de l’UE à travers 10 engagements stratégiques. Dans cette même perspective s’inscrivent les conclusions du Conseil sur la protection dans les contextes humanitaires, qui soulignent l’importance cruciale de protéger les civils, de garantir le respect du DIH et de renforcer les efforts coordonnés pour répondre aux risques de protection, en particulier pour les populations les plus vulnérables en situation de crise.